Rénovation des programmes : coup de rabot sur les enseignements en LP !
Sollicité en décembre, le Conseil Supérieur des Programmes (CSP) a déjà rendu sa copie pour la rénovation des programmes de la voie pro. Au menu, coupes à la hache, vision utilitariste des enseignements généraux, dimension culturelle et citoyenne effacée, volonté du « tout » numérique… Le CSP a répondu parfaitement à la commande du Ministre. Les grilles horaires réduisent les volumes d’enseignements disciplinaires dans les matières professionnelles et générales, ces nouveaux programmes ne sont que la conséquence logique de ces réductions des heures d’enseignement.
Rappel des votes des organisations syndicales en CSE sur les grilles horaires – Grille horaire de Bac Pro (suppression de 9 à 11 semaines de cours et près de 20% du volume horaire ponctionné des horaires disciplinaires pour la mise en place de la co-intervention / chef d’œuvre / accompagnement personnalisé et orientation…) :
Pour SE-UNSA Abstention SGEN CFDT
Ne Participe Pas au Vote SNETAA FO
Contre SUD Education, SNALC, SNUEP-FSU, CGT Educ’action. –
Grilles horaires de CAP (suppression de 4 semaines de cours, plus de 30% du volume horaire ponctionné des horaires disciplinaires pour la mise en place de la co-intervention / chef d’œuvre / accompagnement personnalisé et orientation…) :
Pour SGEN CFDT, SE UNSA
Ne Participe Pas au Vote SNETAA-FO
Contre SUD Education, SNALC, SNUEP-FSU, CGT Educ’action.
La réforme de la voie professionnelle, on ne le répétera jamais assez, enferme un tiers de la jeunesse du pays dans une sous-formation complètement mise au service des besoins des entreprises. La réduction du volume dédié aux enseignements généraux dans les grilles horaires entraîne la suppression des sujets d’étude comme les droits des femmes ou l’histoire sociale de la classe ouvrière en histoire en CAP. Pris par l’urgence le CSP a purement et simplement fait un copier-coller pour les programmes de CAP et de Bac Pro en arts appliqués. En langues vivantes et en arts appliqués, la référence à l’ouverture culturelle et artistique est remplacée par « la culture professionnelle ». En éco-droit, la suppression de thèmes tels que le droit du travail témoigne de l’attachement de ce gouvernement aux droits des salarié·es… La co-intervention imposée dans les grilles horaires induit une vision utilitariste des enseignements généraux mise au service de l’entreprise. Un exemple, dans le programme de français on découvre que rédiger un CV appartient au genre autobiographique puisqu’il s’agit de « se raconter soi-même »… L’aspect numérique, transversal à tous les programmes, est complètement hors-sol, inadapté aux réalités de nombreux établissements où les salles informatiques sont peu nombreuses et les connexions internet souvent défaillantes. Mais soyons rassuré·es, de l’avis d’une responsable de la DGESCO lors d’une des audiences : « les éditeurs de manuels scolaires ont écrit aux président·es des conseils régionaux pour demander un plan d’investissement dans le numérique ».